Le pape François a été un homme de foi chrétienne, un catholique audacieux qui n’avait pas peur de dire les vérités. En ce jour de deuil pour la communauté catholique, je retiens avec respect ses prises de position et ses actions en faveur de la paix, du dialogue interreligieux et de la défense des plus démunis.
Le discours du pape à Marseille : une lumière de phare sur la responsabilité de chacun
J’ai assisté à son discours prononcé au Palais du Pharo au cours duquel il a lancé un appel vibrant à l’humanisme et à l’accueil des personnes en détresse, forcées de fuir leur pays à cause des guerres. Il a exhorté à développer des relations de coopération avec les pays du Sud, dans un esprit de fraternité et de respect mutuel.
Par une métaphore forte, il a illustré la réalité douloureuse des migrants : le phare comme repère pour l’humanité, la Méditerranée comme un espace millénaire d’échanges entre des rives aux histoires et aux peuples différents. Une mosaïque riche de cultures, de religions et de traditions. Le port comme refuge pour les opprimés et les faibles.
Dans ce discours, le pape a invité chacun à sortir de son confort traditionnel pour adopter une théologie vivante, insistant sur la miséricorde et la fraternité envers les plus vulnérables. Ce message s’adresse à toutes les communautés, y compris la communauté musulmane.
Lire aussi : Visite du Pape François à Marseille : regard croisé d’un musulman et d’un catholique
Par une métaphore forte, il a illustré la réalité douloureuse des migrants : le phare comme repère pour l’humanité, la Méditerranée comme un espace millénaire d’échanges entre des rives aux histoires et aux peuples différents. Une mosaïque riche de cultures, de religions et de traditions. Le port comme refuge pour les opprimés et les faibles.
Dans ce discours, le pape a invité chacun à sortir de son confort traditionnel pour adopter une théologie vivante, insistant sur la miséricorde et la fraternité envers les plus vulnérables. Ce message s’adresse à toutes les communautés, y compris la communauté musulmane.
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Le dialogue sincère entre religions et cultures : la meilleure réponse au choc des civilisations
Le pape François était un homme de paix. Il n’a jamais hésité à condamner toutes les guerres, rappelant l’inviolabilité de la vie et la dignité humaine. Il s’est pleinement engagé en faveur du dialogue et du rapprochement entre les religions.
C’est ce que reflètent notamment les pactes de fraternité qu’il a signés avec plusieurs grandes figures du monde musulman : le roi Mohammed VI, Commandeur des croyants et descendant du Prophète de l’islam ; le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb ; et la haute autorité chiite, l’ayatollah Ali Al-Sistani. Toutes les religions appellent à la justice et rejettent l’effusion de sang. Tout conflit devrait être résolu pacifiquement, par le dialogue et la médiation, sans haine ni violence. L’indifférence face aux victimes des guerres sera jugée, d’abord par le Seigneur, puis par l’histoire.
C’est ce que reflètent notamment les pactes de fraternité qu’il a signés avec plusieurs grandes figures du monde musulman : le roi Mohammed VI, Commandeur des croyants et descendant du Prophète de l’islam ; le grand imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb ; et la haute autorité chiite, l’ayatollah Ali Al-Sistani. Toutes les religions appellent à la justice et rejettent l’effusion de sang. Tout conflit devrait être résolu pacifiquement, par le dialogue et la médiation, sans haine ni violence. L’indifférence face aux victimes des guerres sera jugée, d’abord par le Seigneur, puis par l’histoire.
Un regard lucide sur les dérives spirituelles
Dans un discours prononcé en 2014, le pape François a dénoncé 15 « maladies spirituelles » affectant l’Église catholique. Malheureusement, certaines de ces maladies concernent aussi des institutions musulmanes. D’où l’importance de se remettre en question et de faire un travail d’autocritique sincère pour progresser dans la spiritualité et la bonté.
Voici trois de ces critiques particulièrement pertinentes et qui retiennent toute mon attention :
Critique n°1 : « La maladie de se croire "immortel", "immunisé" ou même "indispensable" », car « une curie qui ne fait pas son autocritique, qui ne se met pas à jour, qui ne cherche pas à s’améliorer, est un corps malade. »
Critique n°5 : « La maladie de la mauvaise coordination, lorsque les membres perdent la communion entre eux et que le corps perd sa fonctionnalité harmonieuse. »
Critique n°6 : « La maladie de l’Alzheimer spirituel » que « l’on constate chez ceux qui ont perdu le souvenir de leur rencontre avec le Seigneur » ou de ceux qui « construisent autour d’eux des murs et des habitudes en devenant toujours plus esclaves des idoles qu’ils ont sculptées de leurs propres mains. »
Critique n°7 : « La maladie de la rivalité et de la vaine gloire, lorsque l’apparence, la couleur des vêtements et les signes d’honneur deviennent le premier objectif de la vie. »
Et si nous aussi, musulmans, faisions preuve de sagesse et d’esprit critique lorsque nous étudions et pratiquons notre religion ? Mes condoléances les plus sincères à toute la communauté catholique.
*****
Mohammed El Mahdi Krabch est membre correspondant de l’Académie de Nîmes (société savante), imam, théologien et aumônier référent des hôpitaux de l'Hérault. Il est consultant aux affaires théologiques et bioéthiques du culte musulman des hôpitaux de la région Occitanie.
Lire aussi :
Après la disparition du pape François, l'hommage d'Al-Azhar à un « frère en humanité »
Le pape François, chantre de la fraternité et artisan du dialogue interreligieux, est mort
Voici trois de ces critiques particulièrement pertinentes et qui retiennent toute mon attention :
Critique n°1 : « La maladie de se croire "immortel", "immunisé" ou même "indispensable" », car « une curie qui ne fait pas son autocritique, qui ne se met pas à jour, qui ne cherche pas à s’améliorer, est un corps malade. »
Critique n°5 : « La maladie de la mauvaise coordination, lorsque les membres perdent la communion entre eux et que le corps perd sa fonctionnalité harmonieuse. »
Critique n°6 : « La maladie de l’Alzheimer spirituel » que « l’on constate chez ceux qui ont perdu le souvenir de leur rencontre avec le Seigneur » ou de ceux qui « construisent autour d’eux des murs et des habitudes en devenant toujours plus esclaves des idoles qu’ils ont sculptées de leurs propres mains. »
Critique n°7 : « La maladie de la rivalité et de la vaine gloire, lorsque l’apparence, la couleur des vêtements et les signes d’honneur deviennent le premier objectif de la vie. »
Et si nous aussi, musulmans, faisions preuve de sagesse et d’esprit critique lorsque nous étudions et pratiquons notre religion ? Mes condoléances les plus sincères à toute la communauté catholique.
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Mohammed El Mahdi Krabch est membre correspondant de l’Académie de Nîmes (société savante), imam, théologien et aumônier référent des hôpitaux de l'Hérault. Il est consultant aux affaires théologiques et bioéthiques du culte musulman des hôpitaux de la région Occitanie.
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