Le Conseil théologique musulman de France (CTMF) s’est résolu à augmenter cette année 2024 le montant de la zakat al-fitr, l’aumône du mois du Ramadan. Une hausse qui en amène une autre. Explications.
Face à l’inflation et à l’augmentation constante des coûts de la vie, le montant de la zakat al-fitr, redevable par tout musulman avant la prière de l’Aïd al-Fitr à destination des personnes démunies, devait bien un jour être réévaluée en France. C’est chose faite du côté du Conseil théologique musulman de France (CTMF) qui, tout juste après avoir annoncé les dates de début et de fin du Ramadan, a informé ce mois de janvier avoir fixé la zakat à 9 € contre 7 € ces sept dernières années.
Depuis 2018, année à laquelle la zakat était passée de 5 € à 7 €, ce montant était en effet demeuré inchangé « malgré les diverses inflations annuelles observées dans le secteur alimentaire », signale le CTMF.
Depuis 2018, année à laquelle la zakat était passée de 5 € à 7 €, ce montant était en effet demeuré inchangé « malgré les diverses inflations annuelles observées dans le secteur alimentaire », signale le CTMF.
Ne pas réévaluer la zakat, « une atteinte à la part revenant aux démunis »
« Nous ne l’avons pas fait l’an dernier à contrecœur vu que les autres institutions, notamment les associations humanitaires, nous ont précédés à déclarer la zakat à 7 € », précise, lundi 15 janvier, le théologien Mohamed Najah auprès de Saphirnews. Le CTMF avait néanmoins vivement encouragé les musulmans à donner plus que 7 €, selon les moyens dont ils disposent, en tenant compte de « la grande hausse actuelle des prix des produits alimentaires ».
L’instance théologique, indique Mohamed Najah, s’est prise cette année « un peu à l’avance afin de devancer les associations humanitaires et leur laisser le temps d'actualiser leurs formulaires ». « Il est généralement admis que cette zakat constitue une obligation pour chaque musulman, représentant ainsi un droit des nécessiteux. La non-réévaluation de cette contribution financière est perçue comme une atteinte à la part revenant aux démunis », appuie en outre le CTMF pour fonder sa décision.
L’instance théologique, indique Mohamed Najah, s’est prise cette année « un peu à l’avance afin de devancer les associations humanitaires et leur laisser le temps d'actualiser leurs formulaires ». « Il est généralement admis que cette zakat constitue une obligation pour chaque musulman, représentant ainsi un droit des nécessiteux. La non-réévaluation de cette contribution financière est perçue comme une atteinte à la part revenant aux démunis », appuie en outre le CTMF pour fonder sa décision.
La fidya réévaluée aussi à la hausse
La fidya, la compensation pour les jours non jeûnés, est elle aussi passée à 9 €. « Tenant compte des recommandations coraniques exigeant de nourrir convenablement et dignement un pauvre, ainsi que l'avis juridique le plus approprié pour répondre à cette exigence, le CTMF a opté pour l'avis préconisant une fidya équivalente à la zakat al-fitr », fait-on savoir.
« Pour ceux qui ont les moyens, la somme de neuf euros reflète la valeur minimale de la fidya. Le Coran recommande en effet de donner plus que le minimum requis », précise le CTMF. Par ailleurs, « il est possible pour ceux qui ont des revenus modestes et qui ne peuvent pas s'acquitter d'une Fidyah de 9 € de suivre l'avis juridique préconisant la moitié de la zakat al-fitr, soit une fidya de 4,50 €. Ceux qui sont dans l'incapacité de donner la somme de 4,50 € peuvent suivre l'avis juridique exigeant uniquement le quart de la zakat al-fitr, soit 2,25€ ».
Enfin, « ceux qui sont vraiment incapables, financièrement, de s'acquitter d'une des trois valeurs précédentes sont alors dispensés de verser la fidya, conformément à la miséricorde divine : "Dieu n'impose rien à l'âme qui soit au-dessus de ses moyens." (C2-V286). »
« Pour ceux qui ont les moyens, la somme de neuf euros reflète la valeur minimale de la fidya. Le Coran recommande en effet de donner plus que le minimum requis », précise le CTMF. Par ailleurs, « il est possible pour ceux qui ont des revenus modestes et qui ne peuvent pas s'acquitter d'une Fidyah de 9 € de suivre l'avis juridique préconisant la moitié de la zakat al-fitr, soit une fidya de 4,50 €. Ceux qui sont dans l'incapacité de donner la somme de 4,50 € peuvent suivre l'avis juridique exigeant uniquement le quart de la zakat al-fitr, soit 2,25€ ».
Enfin, « ceux qui sont vraiment incapables, financièrement, de s'acquitter d'une des trois valeurs précédentes sont alors dispensés de verser la fidya, conformément à la miséricorde divine : "Dieu n'impose rien à l'âme qui soit au-dessus de ses moyens." (C2-V286). »
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