« Je tiens à vous faire part de ma plus grande incompréhension à la suite des propos que vous avez tenus sur le plateau de l’émission "Dimanche en politique", diffusée sur France 3 le 7 mai 2023. » Ainsi commence une lettre que Chems-Eddine Hafiz, recteur de la Grande Mosquée de Paris, a envoyé mardi 9 mai au ministre de l’Éducation nationale. Dans ce document dévoilé par la GMP mercredi 10 mai, il confronte Pap Ndiaye à ses propos.
Évoquant les statistiques sur les signalements pour atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires, le ministre a indiqué que 507 atteintes à la laïcité avaient été recensées en mars, contre 282 en février, en ajoutant que le ministère enregistre « une remontée chaque année, au moment du Ramadan ».Notons que les dates du mois du jeûne change d'une année sur l'autre et qu'il a eu lieu principalement au mois d'avril cette année. Des atteintes à la laïcité en hausse en mars, vraiment la faute au Ramadan ?
« Je m’enquière, par la présente, de l’analyse sérieuse qui vous aurait mené à cette observation très catégorique. Je m’inquiète surtout de la portée, auprès de nos concitoyens, d’une telle affirmation dont le caractère discriminant fait peu de doute », indique le recteur, en s’interrogeant sur le sérieux de certaines des remontées statistiques sur le respect de la laïcité dans les établissements scolaires. Depuis la mise en place en 2018 d'un dispositif de suivi des atteintes portées au principe de laïcité, celui-ci a déjà fait l’objet de nombreuses critiques sur « la pression du chiffre », « l’importance » qui lui est donnée ou le « sens » qui est attaché à la compilation de choses aussi différentes que le « port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse », la « contestation d’un enseignement », le « refus d’activité scolaire » ou encore la « suspicion de prosélytisme ».
A peine nommé au ministère, Pap Ndiaye avait défendu l’idée d’une collecte d’informations « pour avoir une vision bien synthétique de cette situation et pouvoir la caractériser calmement », comme le rapportait Le Monde en juin 2022. Or caractériser la situation semble difficile aux yeux même des enseignants qui, le plus souvent, rapportent des cas « épars » ou « isolés » et soulignent que les tenues « brouillent les pistes du cultuel et du culturel ». Quand il ne s’agit pas tout simplement d’élèves « dans l’opposition ».
Évoquant les statistiques sur les signalements pour atteintes à la laïcité dans les établissements scolaires, le ministre a indiqué que 507 atteintes à la laïcité avaient été recensées en mars, contre 282 en février, en ajoutant que le ministère enregistre « une remontée chaque année, au moment du Ramadan ».Notons que les dates du mois du jeûne change d'une année sur l'autre et qu'il a eu lieu principalement au mois d'avril cette année. Des atteintes à la laïcité en hausse en mars, vraiment la faute au Ramadan ?
« Je m’enquière, par la présente, de l’analyse sérieuse qui vous aurait mené à cette observation très catégorique. Je m’inquiète surtout de la portée, auprès de nos concitoyens, d’une telle affirmation dont le caractère discriminant fait peu de doute », indique le recteur, en s’interrogeant sur le sérieux de certaines des remontées statistiques sur le respect de la laïcité dans les établissements scolaires. Depuis la mise en place en 2018 d'un dispositif de suivi des atteintes portées au principe de laïcité, celui-ci a déjà fait l’objet de nombreuses critiques sur « la pression du chiffre », « l’importance » qui lui est donnée ou le « sens » qui est attaché à la compilation de choses aussi différentes que le « port de signes ou tenues manifestant une appartenance religieuse », la « contestation d’un enseignement », le « refus d’activité scolaire » ou encore la « suspicion de prosélytisme ».
A peine nommé au ministère, Pap Ndiaye avait défendu l’idée d’une collecte d’informations « pour avoir une vision bien synthétique de cette situation et pouvoir la caractériser calmement », comme le rapportait Le Monde en juin 2022. Or caractériser la situation semble difficile aux yeux même des enseignants qui, le plus souvent, rapportent des cas « épars » ou « isolés » et soulignent que les tenues « brouillent les pistes du cultuel et du culturel ». Quand il ne s’agit pas tout simplement d’élèves « dans l’opposition ».
Une autre voix musulmane condamne les propos du ministre
Chems-Eddine Hafiz termine sa lettre à Pap Ndiaye en exprimant son regret de ne pas avoir entendu le ministre de l'Éducation nationale se réjouir des « belles actions de solidarité » dont a fait montre pendant le mois du Ramadan « cette jeunesse qui, bénévolement, s’est engagée aux côtés de la Grande Mosquée de Paris pour offrir chaque soir 3 500 repas, dans plus de 25 villes de notre pays, à toutes celles et tous ceux qui en avaient besoin, de manière totalement indifférenciée. » Et de transmettre au ministre à la fois son « exaspération » et son « entière disposition à échanger avec vous sur la question ».
Musulmans de France (MF) a aussi condamné « fermement » l’affirmation du ministre « qui ne repose sur aucun élément de preuve tangible ». Le mois de Ramadan « ne saurait en aucun cas justifier ou excuser des actes contraires aux valeurs de la République », a-t-il fait savoir, en condamnant « sans réserve toute atteinte à ce principe (de laïcité), qu'elle soit commise par des élèves, des enseignants ou tout autre acteur de l'Education nationale ». « Nous appelons le ministre de l'Éducation nationale à faire preuve de prudence dans ses déclarations publiques afin de ne pas stigmatiser une partie de la population et de ne pas jeter de l'huile sur le feu d'un débat déjà très sensible », plaide l’organisation musulmane.
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