Pour Aboubakar Cissé, contre l'islamophobie, une grande manifestation prévue à Paris le 11 mai

Par Lina Farelli, le 05/05/2025

PENDANT LE RAMADAN, SOUTENEZ UNE PRESSE INDÉPENDANTE PAR UN DON DÉFISCALISÉ !
Après le meurtre d’Aboubakar Cissé le 25 avril à la mosquée de la Grand-Combe (Gard), l’heure est à la mobilisation contre la haine antimusulmane. De nombreux rassemblements contre l’islamophobie ont été organisées ces derniers jours à travers la France. Un collectif d’organisations et de personnalités, avec le soutien de La France insoumise (LFI) et du Nouveau parti anticapitaliste (NPA), appelle à une grande manifestation dimanche 11 mai à Paris pour « rendre hommage à Aboubakar Cissé », tué par un individu « parce qu’il est musulman » et « pour faire peuple contre toutes les formes de racisme ».

« Cette décision, au fond, le tueur ne l’a pas prise tout seul. Cet assassin vit en France, où des membres des gouvernements successifs n’ont eu de cesse d’alimenter l’islamophobie et des scores à deux chiffres du Rassemblement national », dénoncent, dans une tribune parue sur Politis lundi 5 mai, les signataires parmi lesquels figurent l’écrivaine Annie Ernaux, l’actrice Adèle Haenel, les humoristes Booder, Blanche Gardin, Waly Dia et Djamil Le Shlag.

« Il n’y pas d’ambiguïté. Celui qui tue est responsable. Mais celui qui commet un crime raciste le commet toujours dans une ambiance qui le favorise. (…) Les mêmes qui alimentent le climat islamophobe depuis des années feignent de s’émouvoir du sort d’Aboubakar. Ils n’ont pas porté les coups. Mais ils ont répandu l’islamophobie, rendu suspect chaque musulman, et défait les garde-fous », poursuivent-ils.

« Le terrible meurtre d’Aboubakar nous rappelle que l’islamophobie est aujourd’hui au cœur du développement du fascisme en France comme ailleurs. De Trump à Netanyahou, de Modi à Orbán, de Le Pen à l’AFD, la haine des musulmans cimente les stratégies impérialistes et réactionnaires. Il y a quelques mois, nous avons échappé de peu à la formation d’un gouvernement ouvertement d’extrême droite mais ce sursaut, nous le savons, est peut-être provisoire. Le pire reste à craindre », alertent-ils encore.

C’est pourquoi « la question de l’islamophobie doit être au cœur de toute politique antiraciste, de toute tentative de défaire la progression du fascisme. Si les forces de notre camp ne parviennent pas à démanteler la progression de l’islamophobie au sein de l’État et de nos sociétés, à défaire les lois islamophobes comme la loi séparatisme, alors l’odieux meurtre d’Aboubakar pourrait n’être que le prologue à d’autres horreurs de masse ».

Lire aussi :
Une dernière prière pour Aboubakar Cissé à la Grande Mosquée de Paris, un « crime terroriste » dénoncé
Un vendredi de prières pour Aboubakar Cissé dans les mosquées de France
Meurtre islamophobe à La Grand-Combe : l'appel solennel de responsables musulmans à « un sursaut républicain »
Face à la stigmatisation des musulmans, les exigences des acteurs du Forum de l'islam de France à Bruno Retailleau
Après l’assassinat d’Aboubakar Cissé, « nous avons demandé au président de mettre un terme à la stigmatisation systématique des musulmans »
Après l'attaque islamophobe à La Grand-Combe, Emmanuel Macron à l'écoute des musulmans de France
L'Etat français appelé à reconnaître l'islamophobie comme « une menace majeure pour notre République »

Et aussi :
Islamophobie : dépasser la querelle sémantique pour concentrer les efforts sur la lutte contre la violence antimusulmane
En banalisant l’islamophobie, c’est la République elle-même qui est attaquée dans ce qu’elle a de plus précieux