Entre l'Inde et le Pakistan, le risque d'une « guerre totale » fait craindre le pire

Par Lina Farelli, le 07/05/2025

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Entre l'Inde et le Pakistan, rien ne va plus. En réaction à l'attentat perpétré le 22 avril dans le Cachemire indien contre 25 touristes indiens, New Delhi a tiré, dans la nuit du mardi 6 au mercredi 7 mai, des missiles contre des sites au Pakistan présentés comme des « camps terroristes » dans le Cachemire pakistanais et le Punjab.

Islamabad, qui a nié toute implication dans l'attentat de Pahalgam, a dénoncé un « acte de guerre ». Au moins 26 morts ont été déplorés dont plusieurs personnes dans une mosquée. L'armée pakistanaise a répliqué, provoquant la mort de 12 personnes selon les autorités indiennes.

La communauté internationale s'inquiète de cette escalade de la violence entre deux puissances nucléaires. Il s'agit du plus violent épisode de tensions en deux décennies. Le ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a appelé l’Inde et le Pakistan à « la retenue ». « Nous comprenons l’aspiration de l’Inde à se protéger contre le fléau du terrorisme, mais nous appelons évidemment l’Inde comme le Pakistan à la retenue, pour éviter l’escalade et évidemment à la préservation des civils », a-t-il affirmé sur TF1.

Même son de cloche de la part de représentants de plusieurs puissances, à commencer par la Chine. « Nous appelons l’Inde et le Pakistan à donner la priorité à la paix et à la stabilité, à rester calmes, à faire preuve de retenue et à éviter de prendre des mesures qui compliqueraient davantage la situation », a déclaré le ministère chinois des Affaires étrangères. « L'attaque conduite la nuit dernière par l'Inde fait courir le risque d'une guerre totale. Nous condamnons cette initiative provocatrice ainsi que les attaques visant des civils et des infrastructures civiles », a fait part la Turquie.

Pour le porte-parole du secrétaire général de l’ONU, Stéphane Dujarric, « le monde ne peut pas se permettre une confrontation militaire » entre les deux voisins, qui se sont séparés dans la douleur et le sang en 1947.

Mise à jour : Un cessez-le-feu immédiat a été annoncé, samedi 10 mai, par les États-Unis, confirmé par les deux belligérants.

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