Le président syrien par intérim en France pour sa première visite en Occident

Par Lina Farelli, le 08/05/2025

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Emmanuel Macron a accueilli, mercredi 7 mai à l’Élysée, le président syrien par intérim Ahmad Al-Charaa, Il s'agit de la première visite en Occident du dirigeant, un ex-jihadiste qui a participé à renverser le régime de Bachar Al-Assad en décembre 2024.

Le président français a annoncé, lors de la conférence de presse conjointe organisée après deux heures d’entretien, que la France plaidera pour une levée progressive des sanctions économiques européennes contre la Syrie. « Rien » ne justifie que les sanctions soient maintenues « parce qu'elles sont (...) aujourd'hui imposées au peuple et non pas à celui qui a massacré ce peuple », a souligné, pour sa part, Ahmad Al-Charaa.

Réitérant son soutien aux « aspirations du peuple syrien, courageusement exprimées depuis 2011 », il a néanmoins appelé Ahmed Al-Charaa à « tout mettre en œuvre pour assurer la protection de tous les Syriens sans exception, quelque soit leur origine, leur religion, leur confession, leur opinion ». Il a exigé que les auteurs des récents massacres perpétrés contre des membres des communautés alaouite et druze soient « poursuivis et jugés ».

« La sécurité des citoyens syriens est notre priorité », lui a assuré Ahmed al-Charaa, qui a déclaré avoir prouvé être « un partenaire fiable pour la lutte contre le terrorisme ».

Alors que Damas est la cible, ces derniers jours, de frappes de la part d'Israël en guise d’avertissement contre toute atteinte à la minorité druze de Syrie, Emmanuel Macron a qualifié les bombardements israéliens sur le territoire syrien de « mauvaises pratiques ». « On n'assure pas la sécurité de son pays en violant l’intégrité territoriale de ses voisins », a précisé le chef de l'Etat. Des pourparlers indirects ont été engagés entre la Syrie et Israël afin de « contenir la situation », a indiqué le président syrien.

Face aux critiques venant particulièrement des rangs de la droite et de l'extrême droite sur la venue même d'Ahmed Al-Charaa à Paris, Emmanuel Macron a défendu cette visite : « Ce que je vois, c‘est qu’il y a un dirigeant qui est en place. Il a mis fin à un régime que nous avions condamné, combattu, dont nous connaissons la responsabilité et il est prêt à s’engager. Les premiers actes ont conduit à des résultats. »

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