Pourquoi la France a gelé les évacuations depuis Gaza

Par Lina Farelli, le 01/08/2025

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Alors que les évacuations depuis Gaza, sous blocus d'Israël, sont encore peu nombreuses au regard de la situation catastrophique dans l'enclave palestinienne, le ministère des Affaires étrangères a annoncé, vendredi 1er août, que les évacuations vers la France sont suspendues. Une décision qui fait suite à de graves propos antisémites relayés sur les réseaux sociaux par une étudiante palestinienne. La personne accusée, âgée de 25 ans et arrivée en France début juillet, devait débuter sa rentrée à Sciences Po Lille pour y effectuer un master.

Une enquête judiciaire a été ouverte à son encontre pour « apologie du terrorisme ». Surtout, « aucune évacuation d’aucune sorte » ne sera permise tant que l'enquête interne diligentée sur cette affaire n’aura pas rendu ses conclusions, a affirmé sur France Info Jean-Noël Barrot, pour qui l'étudiante n’a « pas sa place à Sciences Po, ni en France ».

Les premières sanctions sont déjà tombées pour la jeune femme puisque l'établissement lillois a annulé son inscription. Elle pourrait également être expulsée du territoire français. Des discussions sont « en cours » au sujet d'un éventuel retour à Gaza, mais la situation humanitaire intenable, reconnue par la France même, devrait empêcher un tel refoulement contraire au droit international.

La France a commencé à larguer, vendredi 1er août, 40 tonnes d'aide humanitaire à Gaza, bien que son opération soit critiquée par les ONG qui y voient un « effet de communication », porteuse de dangers pour une population affamée qui manque de tout.

Outre le gel des évacuations, décision perçue comme une punition collective, les autres Gazaouis, quelques centaines arrivés en France depuis octobre 2023, feront « l’objet d’une nouvelle vérification après la faille dans le criblage sécuritaire », a assuré le ministre.

Mise à jour lundi 4 août : L'étudiante a rejoint le Qatar « pour y poursuivre ses études », a annoncé le Quai d'Orsay.

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