La déprogrammation du film Barbie à Noisy-le-Sec fait polémique : ce qu'il s'est passé

Par Lina Farelli, le 14/08/2025

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La polémique autour de l’annulation, vendredi 8 août, d’une projection en plein air du film Barbie à Noisy-le-Sec, en Seine-Saint-Denis, enfle. Plusieurs dépôts de plaintes ont été annoncés dont une par le maire communiste de la commune, Olivier Sarrabeyrouse, et une autre par le ministère de la Culture.

La diffusion en plein air, dans le quartier du Londeau, du film de Greta Gerwig, un blockbuster sorti en 2023, a été annulée après qu'un petit groupe de jeunes ont menacé des agents de casser le matériel pour empêcher la projection.

« Les séances de cinéma plein air, organisées depuis cinq ans dans les quartiers de la ville, sont un des moments phares de la période estivale à Noisy-le-Sec, pour celles et ceux qui n'ont pas la chance de partir en vacances, et en particulier les enfants », a signifié, dans un communiqué en date du dimanche 11 août, Olivier Sarrabeyrouse, précisant que le film a été « choisi par des habitant.e.s du quartier ».

Confirmant la mobilisation d'une poignée de jeunes du quartier « sous la pression d’un individu » pour empêcher la projection de ce film, « pourtant classé tout public en France lors de sa sortie au cinéma », le maire, qui refuse des « zones de non-droit culturelles » dans sa ville, a dénoncé des menaces « motivées par des arguments fallacieux, traduisant l’obscurantisme et le fondamentalisme instrumentalisés à des fins politiques ».

« C’est donc une extrême minorité de voyous, qui, sans doute, n’a pas vu le film, qui a transformé une simple séance de cinéma plein air gratuite et ouverte à toutes et tous en un mouvement d’opposition violent », a-t-il lâché. Et d'ajouter que « dans un contexte électoral, il s’agit d’une manipulation bassement politicienne d’une poignée dont l’objectif principal est d’entraver la réussite de nos actions municipales ».

« Je n’ai pas cédé à une pression, j’ai agi en tant que maire responsable pour la sécurité des agents et des familles », a également assuré l'édile hors du communiqué, face aux attaques venant de l'extrême droite. Le film, se souvient-on, avait suscité lors de sa sortie de vives critiques parmi les fondamentalistes religieux mais aussi dans les rangs de la droite conservatrice et réactionnaire où le film était perçu comme trop « woke ».

« Encore une atteinte grave à la programmation privant familles et enfants d’une activité culturelle. Depuis un an, j’ai pris des mesures fermes contre ces atteintes graves devenues une nouvelle forme de délinquance. Une plainte est en cours », a réagi sur X la ministre de la Culture, Rachida Dati.

Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a aussi annoncé, jeudi 14 août, en accord avec le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, avoir saisi la justice, jugeant que les faits à l'origine de la déprogrammation du film « relèvent du repli communautaire et du séparatisme » et « sont contraires aux fondements de notre République ».