Le concert de l’orchestre philharmonique d’Israël perturbé à Paris, voici pourquoi

Par Lina Farelli, le 07/11/2025

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Le concert de l’orchestre philharmonique d’Israël (IPO) à la Philharmonie de Paris a été interrompu, jeudi 6 novembre, par des manifestants propalestiniens, sur fond de tensions liées à la tragique situation à Gaza. Des personnes munies d'un billet ont notamment utilisé des fumigènes pour dénoncer la présence de l'IPO. Des échauffourées entre spectateurs ont aussi éclaté.

Quatre personnes ont été placées en garde à vue, trois pour « participation à un groupement en vue de commettre des violences ou dégradations » et une pour « organisation d’une manifestation non déclarée », selon le parquet de Paris.

Bien avant la tenue de l'événement, de nombreuses organisations de défense des droits des Palestiniens avaient exigé l'annulation de l'IPO en raison des agissements criminels du gouvernement israélien à Gaza en premier lieu, mais aussi en Cisjordanie.

Compte-tenu du fait que « l'Orchestre philharmonique d'Israël est l'orchestre national de l'État d'Israël et son ambassadeur culturel dans le monde », selon les mots de son secrétaire général Yair Mashiach, la direction de la Philharmonie de Paris se devait de s'opposer à leur venue car « maintenir ce concert, c’est entretenir l’impunité dont jouit l’Etat d’Israël face au droit international », ont fait part des militants dans une lettre ouverte publiée sur Mediapart le 15 octobre dernier.

La CGT-Spectacle réclamait que la Philharmonie de Paris « rappelle à son public les accusations gravissimes qui pèsent contre les dirigeants (d'Israël) ni la teneur des crimes commis à Gaza ». « Cette programmation suscite fort logiquement des réactions et des incompréhensions dans la profession comme dans la population car ce concert est compris comme une entreprise de normalisation de la part de l'Etat d'Israël alors même qu'il est responsable d'un génocide contre le peuple palestinien », a indiqué le syndicat fin octobre. En vain, la direction ayant maintenu l'événement.

La ministre de la Culture, Rachida Dati, a condamné, vendredi 7 novembre, « les perturbations survenues à la Philharmonie, », estimant que « la violence n’a pas sa place dans une salle de concert. La liberté de programmation et de création est un droit fondamental de notre République ! ». La Philharmonie de Paris, qui a dénoncé « les graves incidents » survenus pendant le spectacle, a annoncé avoir porté plainte.

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